Pétrole de schiste : bientôt des forages dans la région?

Commencée début 2011 dans la Sud Est de la France, la fronde menée par José Bové contre l’exploitation du gaz de schiste, s'est propagée depuis quelques mois dans le Bassin Parisien où nous apprenons l’existence de multiples projets du même type, concernant l’exploitation du pétrole ou huile de schiste.   Comme le montre la carte publiée dans l’Yonne républicaine du 2 avril 2012, des  demandes de permis d’explorer concernent entre autres Sergines, Chaumont et Chéroy (1). 

De quoi s’agit-il ?
Le gaz de schiste et l’huile de schiste (ou pétrole) sont des hydrocarbures contenus dans des roches sédimentaires situées entre 1000 et 3000 mètres de profondeur.
L’huile de schiste ou pétrole de schiste est contenu dans une roche que les géologues appellent « roche mère ». Avec l’enfouissement au cours des temps géologiques, la matière organique sous l’effet d’un accroissement de la température s’est transformée en pétrole qui est resté piégé dans la "roche-mère" pour former un gisement de pétrole dit « non conventionnel ». Son exploitation nécessite actuellement  des forages horizontaux avec fracturation hydraulique de ces roches très profondes. 

Où sont les gisements en France ?
Les gisements potentiels de gaz de schiste se trouvent dans le sud de la France : les Causses, les Cévennes, le Quercy, le Rhône-Alpes et la Provence.
Le pétrole de schiste a été repéré dans les départements de l'Aisne, la Seine-et-Marne, l’Yonne, l’Aube, le Loiret et dans tout le Bassin Parisien.

Y a-t-il un risque environnemental ?
L’extraction de ces produits nécessite l’utilisation d’une technique de fracturation hydraulique de la roche : à chaque fracturation il s’agit d’injecter d’énormes quantités d’eau sous-pression, accompagnées de produits chimiques  toxiques et  polluants, pour faire remonter le gaz ou le pétrole à la surface. Une grande partie de cette eau fortement contaminée s’infiltrerait peu à peu vers les nappes phréatiques et polluerait les rivières.

La polémique perdure
En juin 2011, sous la pression de la communauté scientifique et des associations de citoyens de plus en plus nombreux et inquiets, le parlement a voté l’interdiction de la fracturation hydraulique mais l’imbroglio autour de l’exploitation des gaz ou pétroles de schiste reste d’actualité : les candidats à l’exploitation cherchent à développer de nouvelles techniques pour contourner l’interdiction et les écologistes réaffirment les conséquences désastreuses sur l’environnement de toutes les techniques.
   
    (1) à Chéroy s’est constitué un collectif:                               
« Non au pétrole de schiste dans le Bocage gâtinais »           

Le collectif du Bocage Gatinais: non au pétrole de schiste !
Association de Défense de l'Environnement de la Région d'Égreville (ADERE) 

Deux articles parus dans Le Monde des 22 et 23 mars 2012:

gaz de schiste: de futures explorations "scientifiques"?
gaz de schiste: vers des forages "scientifiques" ?