• LE MARCHE de Pont-sur-Yonne (2) - quelques repères historiques-

    Un  marché  fut implanté dès le Moyen Age à Pont-sur-Yonne

    Nous trouvons dans les "recherches historiques de l'Abbé Horson" (1) la copie des lettres patentes de Philippe VI de Valois  qui accordent le privilège du marché à la ville de Pont-sur-Yonne en mars 1343, texte approuvé et ratifié par Charles V à Paris  en 1364.

      « Philippe, par la grâce de Dieu, roi de France, 

    «  Savoir faisons, à tous, présents et à venir, que nous avons octroyé et octroyons de grâce espéciale, aux habi­tants de la ville de Pont-sur-Yonne, que, une assemblée que l'on faisait en ladite ville, chaque semaine, au jour du jeudi, soit convertie et changée en marché commun à toutes gens et pour toutes denrées et marchandises que l' on y voudra amener, marchander, vendre et achepter. Et soit ledit marché crié et publié par tous les lieux solennés et voisines, et partout où besoin sera, à tenir en ladite ville, en la manière que les autres marchés communs sont en nos autres lieux et villes voisines.

    «  Sauve néanmoins une assemblée que l'on a accoustu­mée à faire en ladicte ville, chaque semaine, au jour du di­manche, laquelle, dorénavant, nous voulons être tenue sans contredit. Et y porront faire, ceux qui y seront, leurs afaires et marchandises, sans empêchement aucun. Sauve et réserve, toutefois, audict marchié et assemblée, à nos aimés et feaulx le doyen et le chapitre de Sens, tous les droits de juridiction et autres, comme ils ont et avaient en ladite ville, au temps et avant ce présent octroi. Et même­ment, ils auront tels droits et portions, comme ils avaient en ladite assemblée convertie en marché; desquels nous voulons qu'ils usent et jouissent en la manière qu'ils fai­saient paravant et qu'ils ont usé et usent d'ancienneté.

    « Et parce que lesdicts habitants se sont bien portés et montrés de bonne volonté et affection envers nous et nos prédécesseurs rois de France, nous avons octroyé et oc­troyons, de grâce spéciale et science certaine, à nos bour­geois et bourgeoises et nos subjets et justiciables, que eux et ceux qui d'eux naistront, nos rentes, notre justice, issues, revenus, droits, profits et émoluments que nous avons en ladite ville, seront et demeureront nôtres, et seront maintenus en notre main et seigneurie royale à perpétuité, sans que jamais ils en puissent être séparés, mis hors ou aliénés par quelconque voie ou titre que ce soit. Nonobstant un traité ou eschange fait naguères entre nos gens, pour nous, d’une part, et nos aimés les doyen et chapitre de Sens, d'autre part. Lequel traité et eschange nous rappe­lons et mettons à néant et tout ce qui s'en est ensui. Et, pour ce, lesdits habitants nous ont donné mille livres tour­nois, desquels nous sommes satisfaits et contents, et les acquittons à perpétuité. Et pour que ce soit ferme et stable, à toujours, nous avons fait mettre notre sceau à ces pré­sentes, sauf en toutes choses notre droit, et l'autrui en toutes. Donné à Paris, l'an de grâce 1348, au mois de juin, le 5, en Parlement. »

    « Approuvé et ratifié par le roi Charles V, à Paris, en 1364. » - Signé: le Conseiller, N. DE VERES. » (Archives départementales et registre municipal, an 1820)

     

    "Je ne sais , poursuit l'abbé Horson, si le marché qui a lieu le dimanche enrichit beaucoup de monde; le fait est qu'il est fort ancien et très fréquenté. En 1802, le conseil municipal ne veut plus des fêtes décadaires, qui contrarient le marché ; il demande que ce marché soit rétabli comme avant 1790, les diman­ches et jeudis. En 1793, il y avait un règlement interdisant aux vendeurs de se fournir avant que la population eùt eu le temps de faire ses provisions.

    Primitivement, le marché du dimanche n'était qu'un simple apport pour le jardinage, beurre et œufs ; il est de­venu, notamment depuis la Révolution, plus fort et plus considérable que celui du jeudi. (Bourry(2), Notes.)"

    Un texte de 1858 (3), trouvé dans le manuscrit du curé-doyen Bunetier,  mentionne à propos du marché de Pont :"le marché qui a lieu le dimanche a contribué aussi à faire perdre l'habitude de l'assistance aux offices. Avant la révolution et depuis encore il était concédé pour le dimanche matin et devait être terminé avant la grand'messe. Mais comme il s'est accru, il commence aujourd'hui vers midi et se termine assez tard. L'autorité municipale avait autorisé la tenue du marché le long du côté sud de l'église, il ya environ 5 ans, vers 1853, contrairement aux lois et règlements. J'ai eu peine à faire cesser cet abus qui était devenu un empêchement à plusieurs fonctions de mon ministère, lesquelles exigent le silence" .

     

    Nous continuons nos recherches et renseignerons le blog au fil de nos découvertes.

     

    (1)  L'abbé Horson Pierre-Valentin, "Recherches historiques sur Pont-sur-Yonne" -  reprise de l'édition de 1878 - Paris, RES UNIVERSIS -1993-

    (2) Notes et souvenirs de Louis-François BOURRY, premier maire de Pont-sur-Yonne en 1790.

    (3) Le manuscrit du Curé-doyen Bunetier fut découvert aux Archives de l'Yonne et transcrit par Pierre Glaizal et sa fille Aliénor en 1999. On peut le trouver dans son intégralité dans le n°18 de la Société Archéologique et Culturelle de Pont-sur-Yonne (SACPY).

     

     

    Le marché dans les années 1900

     

    B marché de Pont

       A marché de Pont

     

     

    En cliquant ici, vous pouvez voir des cartes postales représentant la Place du marché (devenue plus tard Place Eugène Petit, nom du Maire de la ville de 1880 à 1914).


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