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FLOTTAGE sur l'Yonne ( 3éme partie ) Fin du flottage à bûches perdues sur la rivière Yonne
passage d'un train de bois à Montereau gravure 1830
Les raisons du déclin sont multiples : la mise en service du canal du Nivernais en est une. Pour faciliter le flottage et réduire les risques, dès 1790 ce grand projet est mis en chantier qui devait servir essentiellement au flottage du bois, en permettant d’amener sur le versant Seine les bois de la partie morvandelle du versant Loire.
Mais quand la construction de cet ouvrage s’achève, en 1843, l’opposition des propriétaires forestiers, la difficile cohabitation avec la navigation et la moindre demande de bois de la capitale (remplacé par la houille) font que le canal ne sert plus qu' au transport par bateaux. (1)
L'apparition du chemin de fer, l'amélioration des réseaux routiers et la canalisation de la rivière Yonne autant de facteurs qui accélèrent la disparition du flottage. Le charbon est de plus en plus utilisé pour le chauffage domestique de Paris, charbon qui est transporté grâce à une liaison ferroviaire régulière acheminant à moindre prix la houille du Nord vers la capitale.
Le grand flot à bûches perdues subsiste cependant mais va en s'amenuisant. Désormais les longues piles de bois alignées sur les derniers ports en activité sont transférées sur des bateaux appelés flûtes de Bourgogne* (inventées spécialement pour le transport du bois) qui les mèneront vers Paris. Si au XVIIe siècle la batellerie a dû céder la place aux "compagnons de rivière", c'est maintenant sa revanche. A partir de 1878 les bateaux seront seuls à descendre le bois à Paris, ceci jusqu'en 1939.
Le flottage devient une technique de transport obsolète. Le déclassement est particulièrement rapide, le flottage disparaissant quasiment en une génération.
Flûte de Bourgogne dans le port de Troyes en 1860
* le bateau pour transporter le bois de chauffage n'existe pas : il faudra l'inventer avec une forme spéciale pour naviguer en canal et en rivière, pointu à l'avant pour couper le courant à la remonte, avec un cul carré pour profiter de la poussée à la descente : c'est la Flûte de Bourgogne. L'intérieur est entièrement vide, on y posera seulement une petite cabane pour loger les deux mariniers dans la paille jusqu'en 1940. Tout le reste est occupé par le bois qui déborde d'un bon mètre au dessus des plat-bords. Ainsi nait une nouvelle corporation de charpentiers en navigation fluviale qui s'installe à Clamecy et à Coulanges. (Archives de la Bibliothèque Municipale de Clamecy)
1ère partie: flottage sur l'Yonne - à bûches perdues
2eme partie: flottage sur l'Yonne - les trains de bois
4eme partie: flottage sur l'Yonne - l'insurrection de 1851 à ClamecyA voir ou à revoir : "un train de bois pour PARIS"
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Commentaires
2RafdocVendredi 20 Mai 2016 à 10:11On attend la suite avec impatience!!!
bravo aux valeureux blogueurs
Une petite remarque de lecteur, sur la forme : les caractères employés ne sont pas toujours bien lisibles. Ça doit être une farce d'eklablog, qui n'a pas beaucoup attendu pour nous resservir de la pub...
3BaguenaudesDimanche 29 Mai 2016 à 15:43J'attends avec impatience le chapitre IV où l'on apprendra surement que les flotteurs n'étaient pas en bois dont on fait des flûtes !
Merci de nous remettre en mémoire les conditions difficiles qu'ont connues les générations précédentes.
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Toujours de superbes petites illustrations pour illustrer l'histoire locale. Bravo encore, bravo toujours de ces délicieuses petites pages et merci à vous !
EC