• Le relais de poste de Pont-sur-Yonne

     

    Le relais de poste, existe depuis 1772 à l’angle de la rue de l’ancienne poste et du guichet. Cette construction a vécu jusqu’en 1870 au rythme et au bruit des malles de poste, avec sa grande entrée, son porche pavé, sa cour intérieure et, au fond, ses écuries et ses remises. Cette poste qui date de Louis XI, regroupait, à partir de 1772, poste aux lettres, messageries et poste aux chevaux. Placé entre les relais de Villeneuve-la-Guyard et Sens, tous les soirs y arrivaient des véhicules de Paris et de Lyon, et avec eux, toutes les nouvelles apportées par les voyageurs, les journaux et les dépêches.

    Ce bâtiment rappelle ce qu’était la vie de Pont-sur-Yonne à cette époque. Notre ville est située sur le grand axe de circulation qui relie Paris à Lyon et au Midi. Cette position est renforcée par l’existence de la rivière Yonne prolongeant naturellement la Seine vers le Morvan. Il y avait donc à l’époque, un intense trafic de toutes sortes de véhicules, dont de nombreuses diligences, hautes et lourdes voitures transportant de 20 à 30 personnes et tirées par des attelages de 4 à 6 chevaux. Il fallait changer les chevaux tous les 10 à 15 kms. Les voyages en diligence étaient donc très longs et ponctués d’accidents imprévisibles dus à l’instabilité de ces véhicules. Les accidents paraissaient si habituels qu’un guide de voyage recommandait de faire son testament avant de partir…

     

    On peut encore trouver les traces du passage quotidien de ces lourdes « carrioles »: des bornes (chasse- roues) placées le long des murs ou au coin des rues pour empêcher les essieux et les roues d’endommager les murs des maisons. Les mieux conservées se trouvent rue Gambetta (nommée rue montante du presbytère sur le plan établi en 1684 par Joseph Poitevin, arpenteur royal, puis, au XIXème siècle, rue Barbette). Les diligences venant de Paris empruntaient peut-être cette rue pour entrer dans la ville.

    Pont-sur-Yonne comptait en ses murs beaucoup d’hôtelleries, nécessaires, vu le passage incessant des diverses voitures transportant un nombre important de marchandises mais aussi de voyageurs sur  la « route royale » (nommée ensuite « route impériale ») reliant  Paris à Lyon. Il y avait l’hôtel du Dauphin, où est actuellement la gendarmerie, l’hôtel des Trois Rois, de la Marine, de la Corne d’abondance, de la Vierge, du Lion d’Or, de Saint Nicolas, de la Croix-Blanche, de la Belle-Image, de Beaulieu ou Beaujeu.

     

    Le développement de la télégraphie et la mise en place de la voie ferrée Paris-Lyon vont amener le déclin de l’activité du relais de poste (ainsi que de toutes les auberges de la ville). Le 1er mars 1870, les relais de Poste de Chablis, Chéroy, Esnon, Nitry et Pont-sur-Yonne sont supprimés définitivement. En 1880, le bâtiment racheté par la commune, deviendra école de garçons et le restera jusqu’en 1956. Après 25 ans d’abandon, en 1980, c’est l’Institut de Formation, de Recherche et de Promotion (I.F.O.R.E.P.), une association loi de 1901, qui financera la réhabilitation en échange d’un bail emphytéotique de 99 ans, signé avec la commune.


    nos sources:
    Bulletin n°34 année 2003 des Archives Départementales "évolution des transports dans l'Yonne du  XVIIème au XXème siècle"
    Recherches historiques sur Pont-sur-yonne de l'Abbé Horson et certains numéros anciens de Pont-magazine.


  • Commentaires

    1
    JM.Fleau
    Lundi 6 Janvier 2020 à 08:54

    Merci pour cet intéressant article.

    L'un de mes ancêtre, Claude Bernier, tenait l'hôtel des Trois Rois au XVIIe siècle.

    2
    Paulo
    Lundi 6 Janvier 2020 à 17:50

    Certainement une famille importante de Pont/sur/Yonne:
    Il y avait à la place de la gendarmerie une fonderie BERNIER qui fabriquait des cuisinières et des chaudières
    Il y a également une rue François Bernier
    JPB pour l'ASEPA

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