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LA RIVIERE - il suffit de passer le pont -
Préoccupés par les projets de sablières sur la rive droite de l’Yonne,
espace privilégié de promenade pour les pontois, (dernières nouvelles)
l’équipe de l’ASEPA vous propose une balade en images sur le chemin de halage.
Jean-Louis Delahaut en a saisi l’ambiance automnale,
Jean-Paul Leau, de la Ligue de Protection des Oiseaux,
nous a confié ses photographies d'oiseaux d'eau.
"Il suffit de passer le pont" chantait Brassens
Le chemin de halage est une balade très fréquentée
les dimanches ensoleillés d'automne ou d'hiver.
La rivière est belle, large à cet endroit, le chemin facile, les voitures y sont en principe interdites, on peut donc sans vergogne y marcher, y courir, en occuper toute la largeur avec enfants, poussettes, landaus, on peut aussi s’y reposer sur la berge, y déployer ses cannes à pêche, y pique-niquer et même sortir sa boite d’aquarelle ou son appareil photo car le spectacle est permanent :
on peut y voir les péniches de différents gabarits, divers bateaux de promenade, de petites barques amarrées ou non, des pêcheurs aux aguets et toutes sortes d’oiseaux : cygnes qui évoluent en rang et en famille, divers canards oies et poules d’eau et le couple de grèbes huppés, majestueux, que l’on peut apercevoir sur l'autre rive à travers les roseaux, avec de la chance, de la patience et une bonne paire de jumelles.
Deux étangs empoissonnés régulièrement par la Vandoise et la Sixtoise (1) offrent, au prix d'un léger détour, le calme et la verdure aux pêcheurs patentés.
Après le grand silence qui précède le barrage-écluse de Champfleury (Sixte) où la rivière semble s'être endormie, l'eau explose enfin répandant une effluve extraordinaire, relent de vase purifié par l'éblouissement de la chute...l'éclusier s'y affaire, souvent aidé des mariniers ou des plaisanciers soucieux d'accélérer la manoeuvre. (2)Au-delà, avant d’atteindre la large courbe du chemin qui passe au pied du "château", se jette l’Oreuse où jadis tournait un moulin et où vivaient la truite et le cresson.
(cf les zones naturelles classées ZNIEFF).
Entre l'église de Pont entourée de son vieux quartier
et «le Château de Sixte », belle maison bourgeoise de la fin du XIXe siècle qui barre au loin l'horizon comme un rideau de théatre, se déploie dans sa splendeur l'immensité du fleuve (3) tantôt gris et inquiétant en temps d'orage, tantôt miroitant quand le soleil s'y reflète, et au petit matin, tout noyé de brume ; une force qui s'écoule imperceptiblement vers la mer (4) à travers un reposant paysage de verdure. Ainsi peut-on continuer vers Serbonnes et Courlon sans quitter des yeux la rivière.
Il suffit de passer le pont...
(1) Les deux sociétés de pêche l'une de Pont, l'autre de Michery qui gèrent les deux étangs jouxtant le chemin.
(2)fonctionnement d'une écluse
(3) Fleuve ou rivière ? En effet selon la définition de la confluence, lorsque deux fleuves se réunissent, on considère que c'est celui qui a le plus petit débit qui se jette dans l'autre. A Montereau-Fault-Yonne la Seine a un débit de 80 m³/seconde tandis que l'Yonne a un débit de 93 m³/seconde. La rivière Seine se jette donc dans l'Yonne, le fleuve qui va ainsi folâtrer jusqu'au Havre.
(4) C'est peut-être inspiré par l'Yonne que Claude Debussy, résidant à Bichain, a composé "la mer" entre 1903 et 1905 (voir le livre de Marie-Jeanne Baeli "Trois étés à Bichain" publié en 2004 par la Société archéologique de Sens) ?
lire sur le blog : sablières de Pont-sur-Yonne : projets d'extension
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Commentaires
1Elisabeth ChatJeudi 5 Février 2015 à 16:17Quel joli texte poétique pour inciter à sortir de sa coquille et commencer l'année 2015 ! Quelle bonne idée d'inviter ainsi à la balade au bord de l'eau, quel que soit le temps, grisaille ou soleil éclatant. De quoi inspirer le moins poète d'entre nous, de quoi faire bouger le plus limaçon, de quoi réjouir l'âme avant les pieds sur le petit chemin... Bonne année 2015 à l'ASEPA !Répondre
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