• La vallée de Chailleuse - frontière naturelle entre grès et craie

     

    La majeure partie de la vallée de Chailleuse est constituée par une pelouse calcaire sub-atlantique semi-aride, dite Mesobromion. Il s’agit d’une formation plus ou moins mésophile (humidité moyenne), fermée, dominée par des graminées vivaces, cespiteuses (formant touffe) , colonisant des sols  relativement profonds, principalement calcaires.

    Ce cortège floristique est fortement représenté par le Brome dressé (Bromus erectus) , l’Amourette (Briza media), la Sauge des prés (Salvia pratentis), la Colombaire (Scabiosa colombaria)  et de nombreuses orchidées.

                                            oa-Orchis mascula

     

    Généralement anciens pâturages, les pelouses calcaires témoignent d’un passé d’élevage traditionnel. Avec l'évolution de l'agriculture, elles sont désertées par les troupeaux de moutons et leurs bergers ,  et évoluent spontanément vers la broussaille puis vers le boisement. Le milieu,  en  se fermant, se banalise et les espèces de lumière inexorablement disparaissent.

    Considérées parfois comme sans intérêt, les pelouses calcaires souffrent aussi d’utilisations humaines abusives (autos et motos tout terrain, dépôts sauvages, cabanisations, etc..) ou d’assez vaines tentatives de plantations d’arbres (pins sylvestres) ou de mise en culture qui, sans réel profit, élimine le patrimoine naturel.  

     

    Vallée de Chailleuse -  géologie

    La vallée de Chailleuse - frontière naturelle entre grès et craie

    La Vallée de Chailleuse est la frontière naturelle entre la fin du Stampien de la région Ile de France (sables et grès de Fontainebleau) et le début du Sénonien (craie blanche à silex) de la région Bourgogne. Elle marque nettement deux grandes périodes géologiques, l’ère mésozoîque (secondaire )  et l’ère cénozoïque (tertiaire).

    Ces deux formations offrent un sol très différent. Le plus ancien, environ 80 millions d’années, constitue le substratum général; il est basique. Le plus récent, environ 30 millions d’années, est fortement siliceux ; il est acide. Celui du flanc sud-est du Gallat (bois de Villemanoche, mais aussi limite communale avec Pont-surYonne) est un mélange entre la silice et la craie ; il est neutre. Cette spécificité entraine un large cortège floristique.

    La platière (table de grès) du bois de Villemanoche est étanche et forme de véritables réservoirs d’eau pluviale, habitats favorables au développement des reptiles et amphibiens et de la faune au sens large.

    Ces richesses naturelles sont aussi importantes pour la conservation de la faune et de la flore que pour la sauvegarde esthétique d’un paysage encore exempt d’urbanisation qui appartient au patrimoine commun de la nation.

    Vallée de Chailleuse-projet de déviation

    vallée de chailleuse 680 x 770

    La réalisation du projet de déviation routière par la vallée de Chailleuse serait une perte véritable pour les milieux naturels, devenus rares de nos jours. Hormis le coût important et les nuisances sonores qu'engendrerait inéluctablement une telle opération, les secteurs  environnants se couvriraient de constructions à court terme; au mieux par une une zone pavillonnaire au pire par une extension de la zone industrielle. Ce contournement ne désengorgerait pas le centre ville mais le désertifierait sans aucun doute.

    Rappelons que ce secteur de la vallée de Chailleuse est en zone "ND" au Plan Local d'Urbanisme (PLU) et signifie "zone naturelle à conserver".

    Une protection juridique à résonance nationale, comme un classement du site, permettrait un meilleur respect de cet environnement et contribuerait "à assurer un équilibre harmonieux  entre les zones urbaines et les zones rurales" (article L.110-2du Code de l'environnement).

     

     

     

     

     

     

     


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