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    SAUVAGES DE MA ROUTE plaidoyer pour les bermes (1) les talus routiers, les fossés et les bords des chemins

    Les bords de route ont été aux siècles derniers (comme les prairies ou les coteaux calcaires), le lieu de pratiques agropastorales pâturé par des troupeaux (vaches ou moutons). Cependant, ces abords routiers, autrefois  riches d’une flore diversifiée, s'appauvrissent à grande allure. En effet, les pratiques agropastorales ont été abandonnées au cours du XXème siècle et remplacées par une gestion mécanique et systématique.  Cette gestion intensive s’est exprimée par un nombre de fauchages élevé et une utilisation massive de produits phytosanitaires,  perturbant  le cycle de reproduction de nombreuses espèces. Dommage, car au-delà de la biodiversité que peuvent abriter les abords routiers, ils peuvent également constituer un habitat refuge pour la faune et la flore surtout dans les zones de  cultures intensives (2).  Les abords routiers représentent alors une véritable zone de repli pour les espèces et deviennent des couloirs écologiques à ne pas négliger au sein d’un réseau de Trame Verte et Bleue.(3)SAUVAGES DE MA ROUTE - plaidoyer pour les bermes (1), les talus routiers, les fossés et les bords des chemins

    Voici un bel article dans la  revue passionnante mais peu connue "la Garance Voyageuse ": dans le n°115, Jean-Roger Wattez aborde le sujet épineux du maintien et de l'entretien de ces milieux "semi-naturels" que sont les bords de routes, milieux qui représentent en France métropolitaine  près de 340 000 kms et qui recèlent encore une véritable biodiversité pour peu que l'on y prête attention et que les services chargés de l'entretien y interviennent avec délicatesse, à bon escient, et au bon moment de l'année.

     SAUVAGES DE MA ROUTE - plaidoyer pour les bermes (1), les talus routiers, les fossés et les bords des chemins Comme nous avions  fait dans l'article "sauvages de ma rue ", nous allons  découvrir avec vous la richesse et la diversité dans les endroits où survivent encore plantes et fleurs sauvages et vagabondes au bord des routes et des chemins autour de Pont sur Yonne : petites routes départementales menant à St Sérotin, Fossoy, Villeperrot et aussi  chemins qui sillonnent les collines autour de la ville.

     Pour illustrer notre propos,  nous avons recherché dans les ouvrages botaniques du 19éme siècle les très belles  illustrations (gravures sur bois, sur cuivre puis chromolithographies)  constituées patiemment par les naturalistes  qui "herborisaient le plus souvent en bordure de chemin et y trouvaient une grande partie de la flore indigène".

    Il faut préciser que Pont-sur-Yonne est une région dont le sous-sol est majoritairement calcaire et que nous y rencontrerons entre autres  de nombreuses plantes inféodées à ce milieu:

     

    SAUVAGES DE MA ROUTE plaidoyer pour les bermes (1) et les talus routiersSAUVAGES DE MA ROUTE plaidoyer pour les bermes (1) et les talus routiersSAUVAGES DE MA ROUTE plaidoyer pour les bermes (1) et les talus routiers
                 un grand nombre  d'orchidées sur les talus  calcaires (voir l'article sur les orchidées) ainsi qu'une multitude d'autres plantes et fleurs sauvages  qui peuplent encore (heureusement) accotements, fossés et talus de nos routes départementales.

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     Pour que ces bords de routes puissent devenir de vrais refuges pour une nature en cours d'appauvrissement, il est nécessaire qu'on les traite "en douceur": les fauchages doivent être rares et tardifs : une seule fauche à partir du mois de septembre suffisamment haute (10cm) pour éviter de mettre la terre à nu et respecter les floraisons. Sur un bord de route fauché tardivement, l’accotement immédiat de la route (1 mètre, soit environ la largeur d’une barre de coupe) continuera d’être fauché intensivement 3 fois par an  : c’est la zone de sécurité obligatoire.

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    Il faut également éviter les traitements chimiques.

    Ultime refuge pour les fleurs qui offriront ainsi aux abeilles, papillons et autres pollinisateurs, nectar et pollen, lorsque les plantes cultivées (comme le colza ou les fèves) auront terminé de fleurir à la fin du printemps.Toutes ces plantes attirent les insectes qui fournissent aux oiseaux de vastes garde-manger.
    La végétation des fossés (on ne trouve plus de fossés que le long des routes !) est, elle aussi importante et d'une grande variété : elle abrite une faune à la recherche d'humidité. Les escargots qui se raréfient aiment y vivre de même que les tritons et autres crapauds, à condition qu'ils n'y reçoivent pas de désherbants. Une autre bonne raison de conserver la végétation des fossés : elle sert de support aux bactéries qui épurent les eaux usées que véhiculent les fossés. 

    "Réalise-t-on l'incroyable longueur des bermes (1) alignées le long des routes  et des chemins dans l'ensemble de la France ? il serait bon de prendre conscience de la valeur de ce patrimoine. Souhaitons que  se concrétise une prise en compte par les pouvoirs publics et les administrations concernées de l'intérêt qu'offre cet important linéaire de milieux semi-naturels , au bénéfice de la biodiversité locale".

    C'est le dernier mot de la Garance Voyageuse (4) revue que nous remercions d'avoir apporté son aide à notre modeste article.

     

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     (1) La berme d'une route est la partie non roulable de l'accotement d'une route:

     (2)"Les bermes écrit Jean-Marie Géhu  peuvent être" le refuge  des plantes et des végétaux disparus des espaces agricoles soumis à une culture intensive"

    (3) La trame verte et bleue est un réseau formé de continuités écologiques terrestres et aquatiques identifiées par les schémas régionaux de cohérence écologique ainsi que par les documents de planification de l'Etat et des collectivités territoriales

    (4) La Garance Voyageuse est une association destinée à étudier, protéger et faire connaître le monde végétal


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