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LES ROCHES MARQUEES de la forêt dite de Villemanoche
à la recherche des "roches marquées" de la forêt de Villemanoche
avec Pierre Glaizal, historien et Alain Villes , préhistorien
(journée Musiques en Voûtes 31 aout 2013)
Lors de cette balade guidée vers les polissoirs du Haut Pays de Villemanoche, c'était la quatrième fois depuis le début de l'année 2013 qu'un groupe était invité à se pencher sur les deux plus singulières de ces roches marquées : la roche aux 27 traces et celle aux 7 rainures, toutes deux dans le bois de Galla. C'était aussi au moins la vingtième fois depuis leur mise au jour en décembre 2002 par Marc Degaine.
Il est important en effet de faire visiter régulièrement ces lieux : les blocs de grès qui portent ces rainures et ces cuvettes pratiquées par les hommes du Néolithique - il y a de cela 3500 à 5000 ans – se situent tous en forêt, et pour cela se recouvrent rapidement de feuilles mortes. Qu'on les délaisse ne serait-ce qu'une année complète, et c'est une fine couche de terreau qui en dissimulera le secret.
De même, le sentier presque imperceptible qui y conduit ne demande qu'à s'effacer automne après automne.
Mais, aussi important sinon plus que la fréquentation de ces lieux, le partage des impressions ressenties par ceux qui les découvrent.
Songeons qu'en 1878 l'instituteur du village de Villemanoche, Jules-Adolphe Tavoillot, écrivait « L’une de ces roches portait, me dit un carrier, les empreintes d’une main, probablement, si le fait est vrai, quelques traces d’animaux antédiluviens ». La roche à l'empreinte de main dont parlait le carrier est peut-être une de celles retrouvées en 2002 : il s'agirait alors d'une main de géant, comme sur la Pierre aux Dix Doigts de Villemaur-sur-Vanne, marquée, dit la légende, par les deux mains de saint Flavit.
C'est en tout cas ce qu'on peut voir sur les deux roches les plus remarquables du bois de Galla : de longues traces en éventail, dont on a du mal à imaginer qu'elles ne sont que le produit du polissage de centaines de haches en silex. L'archéologue et historien Alain Villes, dont c'était le premier contact avec ces sites, a aussitôt relevé l'importance du décor environnant, à commencer par le bloc en forme de crâne, à une dizaine de mètres, et dont les orbites vides semblent fixer la roche aux 27 traces. Plus encore, il a fait observer que l'ensemble du décor de la roche en question, avec ses deux séries de traces de part et d'autre d'une cavité formant siège, évoquaient certaines statues préhistoriques de déesses-mères assises, les deux mains appuyées non sur des roches mais sur des têtes de fauves.
Les hommes ne seraient donc pas venus ici uniquement pour polir leurs haches. Les habitats néolithiques se situent en effet beaucoup trop loin de là, bien en retrait sur les terres arables du plateau, en bas des coteaux ou dans la plaine de l'Yonne, sur des sites où l'on a découvert des polissoirs portatifs suffisants pour réaliser un polissage correct sans avoir à se déplacer sur plusieurs kilomètres.
Non, les belles roches des bois de Galla, situées dans une zone impropre à la culture, à l'élevage et même à l'habitat, étaient probablement autre chose que des ateliers : plutôt de véritables monuments auprès desquels les gens se rassemblaient pour des raisons qui nous échappent en grande partie aujourd'hui, mais certainement en rapport avec leurs croyances, celles d'une population d'agriculteurs et de pasteurs, au mode de vie pas si éloigné de celui des paysans du Moyen-Âge.
Raison de plus pour demander, ce que préconise Alain Villes, leur inscription au titre des monuments historiques.
Pierre Glaizal 4 septembre 2013
Voir aussi l'article de Pierre sur les polissoirs du canton de Pont sur Yonne
Bibliographie de Pierre GlaizalRemerciements à Jean Michel Lecomte pour les photos
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Commentaires
2LANGJeudi 29 Juin 2017 à 13:41quelqu'un pourrait-il nous remettre en contact avec Alain Villes qui avait commencé une étude de pointes de flèches néolithiques ? Merci d'avance, Jean-Marie LANG
3SILVERTSamedi 24 Septembre 2022 à 15:12Bonjour
Pouvez-vous m indiquer le lieu des polissoirs des 27 traces et des 7 rainures ainsi que la pierre marquée sur Champigny.
En vous remerciant par avance.
Je serai discrète sur ces endroits.
Cordialement.
F. SILVERT
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Bonjour,
Mon mari devait recontacter Alain Villes à propos d'étude d'un site archéologique néolithique suite à notre rencontre lors de la présentation du livre sur la cathédrale d'Orléans mais nous avons malheureusement égaré ses coordonnées.
Pourriez-vous svp lui transmettre notre message et lui communiquer notre mail : c.lang.moulinetang@gmail.com de la part de Jean-Marie LANG, tél ; 06 22 09 80 86.
Merci pour votre comprréhension ! Bien cordialement : Jean-Marie et Christine LANG à Olivet (45160)