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LA RIVIERE - Un train de bois pour Paris
Durant trois siècles, du XVIème au XIXème siècle, les Parisiens se sont chauffés grâce au bois venant du Morvan les bûches étaient acheminées par voie fluviale : d’abord jetées en vrac pour être emportées par le courant jusqu’à Clamecy (Nièvre), elles étaient ensuite groupées par « train de bois » pour être conduites jusqu’à Paris par l’Yonne, puis la Seine.
En 2015, l’association Flottescale, a décidé la construction d'une réplique exacte (presque , un moteur en plus) des « trains d’eau » qui ont acheminé le bois de chauffage depuis le Morvan jusqu’à la capitale de 1547 à 1878.
Parti de Clamecy le 6 juin 2015 le convoi long de 72 mètres et 5 mètres de large a franchi toutes les étapes jusqu'à Sens où il a fait escale le 16 juin 2015.
Nous avons voulu rendre compte de cet évènement avec quelques photographies
de la traversèe de la ville de Pont-sur-Yonne jusqu'à Courlon.
Pour agrandir les images il vous faudra cliquer sur elles ...
Le lendemain mercredi 17 juin, commence le voyage en Pontoisie après avoir discrètement franchi l'écluse de Villeperrot,
le train est attendu par une foule modeste et un peu égarée,
Le convoi croise d'abord les deux seules arches du vieux pont qui ont résisté au temps et aux évènements (voir l'histoire du vieux pont), passe sous le long pont de fer et salue la vieille église gothique qui l'a vu passer
pour la première fois en l'an 1547.
Jeudi 18 juin à l'aube, sous un ciel gris dans une ambiance de mousson, après une nuit à Pont-sur-Yonne, il met le cap sur Misy où l'attend le Musée de la Maréchalerie et une bonne foule de curieux.
Au milieu de brumes et petites pluies,
il passe sans encombre l'écluse de Champfleury
C'est le batelier icaunais Reynald DUCOUT * qui va tracter le train de bois de plusieurs tonnes depuis Auxerre jusqu'à Paris avec son bateau : une marnoise **bateau de servitude abandonné à qui il a patiemment redonné vie.
Les larges méandres de la rivière portent le train jusqu'à Serbonnes puis Courlon
La pluie doucement arrive, il faut bâcher les abris
Entrée triomphale dans le canal de Courlon sous les salves d'applaudissements d'un public groupé sur le pont et averti de la possible difficulté de la manoeuvre.
Il va continuer son chemin d'eau vers Paris
où s'arrêtera l'Aventure le 5 juillet après avoir traversé Montereau, St Mammès, Morêt jusqu'au port de Bercy.
* Reynald Ducout vit à Villecien. Il a plus de trente ans derrière lui sur les rivières et canaux d'Europe. Pendant 10 ans il a aussi navigué sur la Seine à la barre d'un bateau théâtre; "il y a quelques années j'ai trouvé ce bateau un marnois, un bateau de servitude qui avait coulé et était très abimé " qu'il a patiemment reconstruit avec lequel il travaille actuellement à l'entretien des berges de Paris. Il va ouvrir le convoi qui va naviguer jusqu'à Paris pendant seize jours.
** marnois : le bateau marnois est un type de bateau de charge traditionnel du bassin de la haute-Seine, c’est-à-dire en amont de Paris. Il doit son nom au fait d'avoir été fabriqué au début, vraisemblablement au Moyen Age, dans les chantiers navals de Saint-Dizier sur la Marne. Par la suite, on fabriquera des marnois sur tout le bassin de la haute Seine, et aussi au chantier de Vincent Coulon, à Auxerre sur l'Yonne au début du XIXe siècle, qui en a laissé plusieurs plans. Les plus grands marnois pouvaient atteindre 40 m sur 7m soit des bateaux de taille respectable,(données Wikipedia)
Le prochain article du blog portera sur le flottage sur l'Yonne et la vie des flotteurs,
sujet qui nous a semblé intéressant parce que peu connu du grand public (même des riverains de l'Yonne seuls quelques anciens savent ou se souviennent) et que nous avons nous-mêmes découvert à l'occasion du passage de ce convoi exceptionnel,
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Commentaires
1RafJeudi 25 Juin 2015 à 17:02Belles photoGraphies et vivant récit de ce passage exceptionnel en Pontoisie. Félicitations aux auteurs!Répondre2loudolJeudi 25 Juin 2015 à 17:58Félicitations, les photos sont très belles. J'ai eu le plaisir de voir le train de bois à Pont sur Yonne. Et le samedi
après-midi, je suis retournée le voir à St-Mammès avec un de mes enfants (36 ans) qui a trouvé ça très intéressant
ainsi que les explications d'un des "flotteurs" de l'Association. Les gens étaient courageux à l'époque car il nous a expliqué que les flotteurs, une fois le bois livré à Paris, retournaient chez eux à pied... Qui feraitça de nos jours ?
3Jean YgnardJeudi 25 Juin 2015 à 19:33
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