• Annexe 4: Notes de Monsieur Gilles Souchet, ingénieur hydrologue

     

    REMARQUES pour L’ASEPA

    Gilles Souchet
    Ingénieur hydrologue divisionnaire au CRECEP (Centre de Recherche, d’Expertise et de Contrôle des Eaux de Paris)
    Responsable de la qualité des eaux des 110 captages de la Ville de Paris, alimentant les aqueducs de la Vanne, du Loing, de la Voulzie et de l’Avre, de 1974 à 2010

     ___________________________________

    L’ensemble du dossier à consulter représente
             13 livrets,
             la tierce expertise,
             l’avis de l’autorité environnementale
             la réponse,

    soit au total 1926 pages (voir plan de synthèse joint)

     

    Remarques sur la forme

    Ce dossier a été présenté en 2009 pour la 1ère fois. Des ajouts ont eu lieu, mais on s’est contenté d’entasser l’un sur l’autre des articles écrits à des dates différentes, sans les relire pour les remanier.
    C’est pour cela que ce dossier est touffu, bourré de redites, mais surtout présentant des données non actualisées (analyses d’eau de 1980, débits de 2010…)
    Nous regrettons que personne ne se soit penché pour « dégraisser » les redites, et présenter un dossier d’ensemble cohérent pour chacun des « livrets »

    A ce sujet, il est dommage que les cartes incluses dans ces livrets ne soient pas numérotées. Dans la suite, nous donnerons les numéros de pages de la version numérisée de ces documents, qui elle donne des numéros d’ordre aux cartes.

    D’une façon générale, nous regrettons l’utilisation abusive des acronymes non explicités. Dans notre réponse, nous prendrons la peine de tout indiquer.
    Dès la 1ère page, on nous parle de l’ ICPE, sans révéler que c’est une « installation classée pour la protection de l’environnement »

     

    Livret 7 : étude hydraulique

    A/ Première mouture de « Sciences et environnement »

    1/ Espace de mobilité fonctionnel

    page 58 : La carte de la figure 9 représente l’espace de mobilité fonctionnel
    Elle est très curieuse : le lit majeur a une largeur estimée à 10 fois celle du lit mineur (soit 800 m environ) en amont de Pont sur Yonne.
    Au niveau de l’île située juste au sud du pont de la RD 606, le lit majeur se rétrécit brusquement, et la limite orientale contourne soigneusement la zone du projet (sauf une partie à l’ouest).
    L’explication est alambiquée : «  la diminution de l’espace de mobilité fonctionnel théorique est due à un rétrécissement du lit mineur de l’Yonne, consécutif à une largeur importante du lit (bras secondaire et île)  »

    La conclusion, page 57, est contradictoire :
    6è ligne : « le site est partiellement situé dans l’espace de mobilité fonctionnel théorique de l’Yonne  (fig. 9)

    16è ligne : « le site est situé en-dehors de l’espace de mobilité fonctionel de l’Yonne (fig 9) »
    La même figure donne lieu à un fantastique tour de passe-passe.

    Page 38, on affirme péremptoirement : « l’espace de mobilité de l’Yonne est réduit au lit mineur du fait de la navigabilité de la rivière »
    Donc l’Yonne n’a pas la possibilité de sortir de son lit, et les inondations n’existent pas !!!
    La conclusion est donc évidente : «  le projet de carrière et ses installations annexes sont entièrement situés en-dehors de l’espace de mobilité de l’Yonne »

    Au cas où le lecteur n’ait pas compris, cette conclusion est répétée page 84 (« propagation des écoulements »), et page 95

    Quant à l’Oreuse, son cas est juste évoqué en 4 lignes, sans étude, vu « sa distance importante au projet » : « le projet est en-dehors de son espace de mobilité »

     

    2/ La ZNIEFF (zone naturelle d’intérêt faunistique et floristique ) de l’Oreuse

    La basse vallée de l’Oreuse et son confluent avec l’Yonne sont classés en ZNIEFF de type 1
    Le SDAGE (Schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux) du Bassin Seine, adopté le 29/10/2009, impose certaines « dispositions »

    La  disposition 93  (page 64) précise qu’il faut étudier l’incidence du projet sur celle-ci, «qu’il soit situé à l’intérieur ou à proximité de ces zones »

     

    3/ Les merlons

    p 75 : Sciences et environnement ( que nous noterons S et E) répète partout que les merlons seront parallèles au sens d’écoulement de la crue. Or la carte (fig 11) de la page 80 (entre les pages 55 et 56 de la numérotation S et E) montre que ceux qui sont :

           - le long de la route CV 12,
           - au sud-est du projet
           - au nord (les merlons acoustiques
    sont bien perpendiculaires au sens d’écoulement

    S et E revient là-dessus dans sa 1ère « réponse aux insuffisances » :

    p 180, dernier §, on affirme sans vergogne : « leur disposition et la durée de leur maintien ont été étudiés pour présenter le moins d’effets possibles »
    Mais un peu plus loin (p 181), « les merlons qui pourraient être les moins bien orientés sont ceux de la limite sud-est du site, et ceux situés le long de la voie communale n° 12 »
    Mais qu’importe : « ce choix correspond au meilleur compromis » (dernier §). C’est de l’auto-satisfaction !

    p 179 : S et E fait une subtile distinction entre « remblai » (fixe et permanent) et « stockage des matériaux » (temporaire et mobile)
    « L’impact sur d’éventuelles crues débordantes de l’Yonne est donc limité dans le temps ». Ce serait une malchance si la crue survenait à l’époque où ils sont stockés, mais pas de problème, car « leur présence est par ailleurs compensée par les opérations de décapage » (dernière ligne, p 180).
    Comment peut-on affirmer cela, sans connaître les caractéristiques de la crue ?

     

    4/ Annexe : station de Courlon et débits de l’Yonne

    page 112 : les débits ne sont donnés que jusqu’à 2010.
    Il faut savoir que n’importe qui peut avoir gratuitement accès à toutes les données de débits sur tous les cours d’eau de France, en tapant « vigicrues.com »
    On obtient des débits heure par heure sur toutes les stations de mesure, pour les 8 jours qui précèdent la demande.
    C’est donc une honte qu’un bureau d’études ose présenter en 2012 un rapport avec des données non actualisées.

     

    5/ Le PPRI (plan de protection contre les risques d’inondation)

    S et E se contente de photocopier ce règlement de 14 pages (p 115 à 139). Mais, par distraction, ce règlement est copié une 2è fois (p. 140 à 164).
    Quand le dossier a été monté et rendu en mai 2012, personne chez Sciences et environnement ne s’est aperçu de cette erreur flagrante, qui alourdit inutilement un dossier déjà bien pesant !

     
     

    B/ Ajouts apportés par « Sciences et environnement » et ENSEM

    Les MES (matières en suspension) des eaux d’exhaure
    p 167 : Sciences et environnement développe l’argumentation qui avait été jugée insuffisante. La formule de calcul du flux de MES est correcte : le flux est le produit du débit par la concentration : il est exprimé en kg/jour. Mais

    • les débits d’exhaure ont été sous-estimés de 30 % (voir la « tierce expertise » du BURGEAP, qui a refait les calculs en tenant compte d’une valeur de conductivité hydraulique calculée avec des mesures locales
           ( 7 . 10-3 m/s), et non pas piochée dans la littérature.
           On peut atteindre en fait un débit de 585 m3/h, alors que S et E affirme haut  et fort (ligne 7 p 168) : «  le rejet ne dépassera pas les 320 m3/h »
    • peut-on être aussi affirmatif que S et E pour dire « la concentration maximum de MES dans les eaux ne dépassera en aucun cas les 35 mg/l réglementaires ? ». Il faudrait faire de fréquentes mesures. Qui les fera ??

    Un nouveau calcul est présenté par ENSEM p. 187, mais on croit toujours tenir le pari de rester en-deçà des 35 mg/l en concentration.

                                                                                                                  

     

     

    Livret 8 : étude hydrogéologique d’ERM
    et « Tierce expertise de l’étude hydrogéologique d’ERM » par BURGEAP

    Cette étude, réalisée en mai 2012 par ERM, est appelée « partie 1 » dans le livret n° 8. Elle a été complétée par ERM toujours, en mars 2013 (« partie 2 »)
    C’est cet ensemble que le bureau d’étude BURGEAP a étudié, pour rendre son verdict en juillet 2014. Mais BURGEAP les appelle à tort « Rapport 1 » et « Rapport 2 ». Il faut garder l’appellation d’origine, si on veut bien suivre !

     

    La partie 1

    1/ Débit moyen mensuel de l’Oreuse :

    Page 19 dernier § (ou page 11/69 version papier), ERM affirme que le pompage des eaux d’exhaure sera supérieur à 5% du QMNA5 (débit moyen mensuel sec de récurrence 5 ans) de l’Oreuse, et à la phrase suivante : « le QMNA5 de l’Oreuse n’est pas connu ».
    N’est-ce pas contradictoire ?
    D’ailleurs, BURGEAP épingle ERM, en disant que cette valeur se trouve aisément dans la littérature (c’est 0,3111 m3/s)

    Page 24 : à l’aval du hameau du Bardeau (commune de Gisy les Nobles), l’Oreuse se divise, et l’un des bras se dirige vers le sud , pour se jeter dans l’Yonne après avoir longé l’amont du champ captant des Vals d’Yonne (« à l’amont de l’aqueduc de la Vanne » ne veut rien dire)

     

    2/ Espace de mobilité de l’Yonne et de l’Oreuse

    Page 25 (ou 18/69), ERM reprend sans discuter les conclusions de Sciences et Environnement : «  le projet de carrière et ses installations annexes sont entièrement situés en-dehors de l’espace de mobilité de l’Yonne et de l’Oreuse ». C’est du copié-collé.

    C’est encore répété p. 57 (ou 49/69)


    3/ piézométrie

    A/ Les puits du Val d’Yonne (appelés improprement par raccourci « les vals d’Yonne »)

    Page 29 (ou 21/69), 4ème § : rétablissement de la vérité.

    Les premiers puits du Val d’Yonne furent mis en service en 1936. Ils faisaient surtout appel à la nappe des alluvions. Mais en 1972, ils furent tous recreusés, entre 15 et 25 m de profondeur, et tous font appel aux deux nappes (alluvions et Craie).
    Donc le tableau 3 p.35 (ou 27/69) ne reflète pas la réalité.
    Par ailleurs, la SAGEP (Sté Anonyme de gestion des eaux de Paris), devenue Eau de Paris plus tard, a creusé deux autres puits (Val d’Yonne 9 et 10) dans les années 1990. Ils ne sont pas mentionnés par ERM
    En particulier, le puits 9, le plus au nord, est le plus proche du projet.

    ERM répète son erreur p. 34 : 3 puits (4, 7, 8) ne font appel qu’à la nappe des alluvions.
    Et plus loin :  « les plus faibles baisses de niveau se trouvent dans les puits 1, 2, 3, 5, 6, car une part importante vient de la nappe profonde de la Craie ».
    On répète encore cette affirmation gratuite p. 90
    C’est faux : chaque puits est équipé d’une pompe qui fonctionne à un débit d’exploitation fixé, largement inférieur au débit des essais, et on ne mesure pas la piézométrie.
    Une DUP (Déclaration d’Utilité publique) de 1985 a fixé à 30000 m3/j le débit de pompage autorisé par ce champ captant, et établi les 3 périmètres de protection réglementaires.

    Page 37 : on peut expliciter l’acronyme BSS. C’est la Banque du sous-sol, où sont collationnées toutes les données des ouvrages souterrains en France.
    p 40, avant-dernière ligne. Le champ captant des Vals d’Yonne est constitué de puits, et non de forages

    B/ La référence à l’étude de 1976

    Il aurait été bon qu’ERM donne les références de l’étude 1976 du BRGM (Bureau de Recherches géologiques et minières), et surtout précise l’époque.(On finit par l’apprendre p. 91 : c’est en juin 1976)
    Or, en 1976, les niveaux piézométriques étaient au plus bas (fig 4 p. 22/69)

    C/ La campagne de 2005

    p 42 : on peut regretter que ces mesures aient été réalisées il y a 10 ans, et qui plus est en période de basses eaux uniquement.
    Sur la carte de la fig 7, ERM s’est bien gardé de dessiner les courbes isopièzes comme l’avait fait le BRGM. Nous l’avons réalisé, et constatons que :
    On ne retrouve pas du tout les isopièzes de 1976, preuve que les nappes évoluent dans le temps, et qu’on ne peut se contenter de données anciennes

    Pour un projet de cette importance, des mesures récentes sont indispensables. (remarqué aussi par BURGEAP).

    D/ La campagne de 2010-2011

    Effectivement, ERM a refait suivi piézométrique en 2010-2011, mais uniquement sur 5 piézomètres. Elles sont illustrées par le graphique fig 8, p 44 (ou 36/69), où beaucoup de données sont manquantes d’ailleurs.
    BURGEAP signale avec justesse qu’ERM aurait du y ajouter le niveau d’eau de l’Yonne à l’amont du barrage de Champfleury. Les connaissait-il ?

    Cela rappelle l’étude hydraulique d’ENCEM (Annexe 1 p. 112), qui ne présente aucun niveau de l’Yonne postérieur à 2010 !!

    Et ERM certifie un peu vite p 44 que ces mesures « confirment la répartition de 2005  » .

     

    4/ étude de l’Oreuse.

    Sur la page 44 (33/69), ERM indique les points où la cote du fil de l’eau a été mesurée (points O1 à O18).
    Il est normal que les cotes de la Nouvelle Oreuse (bief artificiel desservant le moulin de Sixte) soient supérieures d’environ 1 mètre aux points situés à la même latitude sur l’Ancienne Oreuse : c’est le principe de tous les biefs, afin de créer une chute d’eau au niveau du moulin.
    Ce dernier ne fonctionnant plus, l’eau du bief rejoint celle de l’Ancienne Oreuse en contrebas, par différentes pertes (nous en avons dénombré 4, entre les points O13 et O17), et une seule buse (bouchée d’ailleurs)
    En octobre 2015, les caractéristiques étaient les suivantes, dans la zone entre O13 et O18 (c'est-à-dire la zone de la ZNIEFF)

     

     

    Ancienne Oreuse

    Nouvelle Oreuse

    Conductivité de l’eau (µS/cm) à 25°C

    777

    765

    Température (°C)

    9,2

    9,1

    Largeur moyenne (m)

    2

    4

    Epaisseur d’eau (m)

    0,3

    0,25

    Epaisseur de vase

    0,3

    0,3

     

     

     

    On peut noter que l’Oreuse reçoit un affluent en rive gauche, en aval du pont de la D 976, un peu moins minéralisé (750 µS/cm), qui provient vraisemblablement des étangs en amont.

    5/ la « captivité » de la nappe des alluvions.

    Page 46 (ou 38/69) : ERM prétend que les alluvions modernes se comportent comme une barrière presque étanche, et qu’au-dessous, la nappe est captive.
    BURGEAP affirme que cette vision est fausse, et que ce terme de « captivité » est à éviter (« Tierce expertise, p. 11/32).

    6/ les résultats d’analyse d’eau

    Page 38 : la dernière donnée analyse du puits de Michery date de 1981 !!

    Pour les Vals d’Yonne, ERM nous donne une valeur de nitrates sur l’ensemble des puits en 1980 !!
    Pourtant, il est aisé de se procurer des résultats récents auprès d’EAU DE PARIS ou auprès de l’ARS (Agence régionale de Santé) de Dijon.
    On s’attend, dans un rapport hydrogéologique sérieux, à des tableaux d’analyses récentes, montrant l’évolution de la minéralisation des eaux de cette nappe que l’on voudrait exploiter !
    BURGEAP a aussi été très étonné de l’absence quasi-totale de résultats d’analyse !

    L’analyse bactériologique réalisée sur chacun des puits des Vals d’Yonne a toujours montré l’absence de germes, ce qui prouve la bonne qualité de la filtration de ces eaux de nappe par les alluvions.
    Si on enlève ces alluvions, on met cette nappe à nu, et on la rend vulnérable

    7/ les débits d’exhaure

    Page 49, ERM n’ayant pas envie de faire une campagne piézométrique en hautes eaux se contente d’ajouter 0,5 m aux mesures en basses eaux de 2005

    Page 50 : (ou 42/69) : ERM prend dans la littérature une conductivité hydraulique de 5. 10-3 m/s. BURGEAP prouve que cette valeur est manifestement trop faible dans ce contexte, et qu’on est plus proche de la réalité avec 7. 10-3 m/s, soit 40 % plus élevé.
    C’est ce qui conduira ERM à présenter des débits d’exhaure minimisés.

    Page 52: ERM écrit « au droit des forages » du Val d’Yonne. Nous répétons qu’il s’agit du puits n° 9, même pas inventorié par le bureau d’études. Ils n’ont pas du poser les bonnes question à l’antenne Eau de Paris de Sens.

    On nous parle d’un mystérieux « modèle numérique » qui fournit la carte des iso-rabattements, sans explications.
    Elles seront demandées par la DREAL (Dir régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement) de Dijon, et donneront lieu à une réponse par le même bureau ERM (voir « partie 2 »)

    Il est faux de dire que l’Yonne constitue une barrière hydraulique/ la nappe de la Craie passe sous le lit de la rivière. Mais si on considère que le puits de Villeperrot n’est alimenté que par celle des alluvions, alors il ne sera pas concerné.

    Page 54 : l’axe drainant est plutôt sud-est-nord ouest

    Page 57 (ou 49/69) , dernier § : débits sous évalués (conséquence de la souys-évaluation des conductivités hydrauliques)

    Page 58  De ce fait, les rabattements de nappe (jusqu’à 0,75 m pour la nappe de l’Oreuse) sont aussi sous-évalués.
    Mais pas de problème selon ERM : le lit de l’Oreuse est bien étanche, et la rivière (30 cm d’épaisseur environ) ne tarira pas malgré ces rabattements intempestifs.
    Et BURGEAP pense que le projet d’extraction de la Sté HOLCIM sera profitable à l’Oreuse, puisque le fossé de rejet des eaux d’exhaure d’HOLCIM longera cette rivière sur 300 m avant de lui fournir son eau 

    Page 63 (55/69) : le réseau de surveillance.
    ERM est fier de ses piézomètres bien placés, et veut en créer 3 autres (mai 2012)
    Mais BURGEAU , dans « Tierce expertise », p. 17/32) signale qu’en mars 2014, le PZ3 n’était déjà plus fonctionnel.
    BURGEAP recommande une analyse d’eau semestrielle, avec la recherche de : pH, conductivité électrique (qui renseigne sur la minéralisation globale), turbidité, matières en suspension, HCT (hydrocarbures totaux), DCO (demande chimique en oxygène)

    Page 22/32 de « Tierce expertise », BURGEAP conseille « la mise en œuvre d’une surveillance de l’Oreuse, conjointement par les deux pétitionnaires »
    C’est la moindre des choses !

     

    La partie 2

    L’autorité environnementale (la DREAL, explicité ci-dessus) ayant trouvé la partie 1 insuffisante, ERM a fourni un an plus tard un complément (mars 2013), numéroté de 1 à 42.

    Mais il est inclus dans le même livret que la partie 1, et donc nous garderons la numérotation numérique des pages.

    Page 81 : Sur la page de garde, vérificateur et approbateur ont le même nom. C’est une erreur. Le vérificateur est bien Marc Chalier, comme pour la partie 1. On le reconnaît à sa signature.

    Le premier chapitre (Contexte) est un copié-collé de celui de la partie 1

    Seulement à la page 98, on voit un nouveau graphique très intéressant d’ailleurs, avec des coupes transversales des vallées de l’Yonne et de l’Oreuse. On aurait aimé le trouver dans la Partie 1

    Page 100 : on nous explique enfin comment a été construit le mystérieux modèle numérique, avec l’équation de Cooper-Jacob présentée.
    Mais le problème vient des données qu’on y entre : conductivité hydraulique et coefficient d’emmagasinement sont issus de la bibliographie, et n’ont pas fait l’objet d’une mesure avec des pompages d’essais locaux
    (« Tierce expertise, p. 12/32))

    Ensuite, jusqu’à la fin page 122, c’est à nouveau la copie mot pour mot de la partie 1
    Ce 2è ouvrage d’ERM ne leur a pas causé beaucoup de travail !

     

    Avis de l’autorité environnementale 

     

    Dès le préambule, l’autorité (Préfecture de région Bourgogne) nous assène des acronymes non explicités. Nous le faisons pour les lecteurs lambda :
    DREAL : Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement.
    ARS : Agence régionale de Santé. Elle remplace les anciennes DDASS (Direction départementale d’action sanitaire et sociale)
    DDT : Direction départementale du Territoire, qui fusionne les anciennes DDE (Direction départementale de l’équipement) et DDAF (Direction départementale de l’agriculture et de la forêt)
    DRIEE : Direction régionale de l’industrie, de l’environnement et de l’énergie
    On voit donc que l’environnement est partagé par plusieurs Directions.

    Erreur de localisation
    p 3
     : La Bassée, vallée de la Seine à l’amont de Montereau, est au nord-ouest du projet, et non au sud-ouest. Même erreur p 7 (ligne 6)

    l’Autorité est très complaisante
    p 7
     : les effets cumulés avec d’autres projets ne sont pas mis à jour

    p 9 : « le résumé non technique permet une bonne compréhension, y compris pour les non-spécialistes »

    p 11 : «Il est spécifié que le projet est situé en lit majeur, et hors de l’espace de mobilité de l’Yonne et de l’Oreuse ».
    L’autorité environnementale accepte cette affirmation sans chercher à savoir si elle est prouvée. Il en est de même dans tout le reste du rapport, qui n’est qu’un résumé des affirmations des bureaux d’étude.

    Elle ne joue donc pas son rôle de critique.

     

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