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    Un patrimoine insoupçonné découvert tout récemment :les polissoirs néolithiques du canton de Pont sur Yonne, un article de Pierre Glaizal.

    Qu’est-ce qu’un polissoir ?

       

     Les polissoirs néolithiques du canton de Pont-sur-Yonne   Les polissoirs néolithiques du canton de Pont-sur-Yonne

     

     

     

     

     

     


    A
      l’époque néolithique, dans le  Bassin Parisien et en particulier dans le Sénonais entre 4500 et 1500 avant notre ère, les hommes ont taillé d’innombrables haches en silex, et parmi ces millions de haches un grand nombre ont été polies. Pour cette opération, le matériau idéal se trouvait – et se trouve toujours – sur place : le grès, sous forme de blocs de toutes tailles, depuis le morceau de quelques centaines de grammes à quelques kilos (le polissoir portatif) jusqu’au rocher bien implanté dans le sol et pesant quelques centaine de kilos, voire des dizaines de tonnes (le polissoir mégalithique).

    Le travail de polissage des haches en silex a laissé sur ces derniers blocs diverses sortes de traces : cuvettes ovales de profondeur variable, rainures au profil en V, plages plus ou moins  discrètes. Dans tous les cas, la surface de ces traces est lisse et parfois brillante. Leur profil est régulièrement courbé et leur fond ne présente pas d’aspérités, ce qui permet de les distinguer des cavités et fissures naturelles, fréquentes sur les grès.

     

    Les découvertes de Marc Degaine  depuis  1998

     Les polissoirs néolithiques du canton de Pont-sur-Yonne   Les polissoirs néolithiques du canton de Pont-sur-Yonne

     

     

     

     

     

     



    Jusqu’en 1998, on ne connaissait dans les bois du canton de Pont sur Yonne qu’un tout petit nombre de polissoirs mégalithiques : un à Champigny, deux à Villemanoche, aucun sur les autres communes. Aujourd’hui, grâce aux prospections d’un  infatigable chercheur au flair incomparable, Marc Degaine,  plus d’une centaine de ces « monuments » ont été découverts, repérés au GPS et déclarés à la Direction Régionale de l’Archéologie. La plupart ont été dessinés et un grand nombre ont été publiés dans une série de bulletins de la Société Archéologique de Pont-sur-Yonne (n° 22, 23, 24 et 25). Les plus nombreux se situent sur le territoire de deux communes : Villemanoche et Champigny, mais Marc Degaine en a aussi trouvé dans les bois de Saint Agnan, Chaumont, Villeneuve-la-Guyard et Villethierry.

     

    Les plus beaux spécimens

    Les polissoirs néolithiques du canton de Pont-sur-Yonne Les polissoirs néolithiques du canton de Pont-sur-Yonne

     

     

     

     

     

     

     

    Parmi tous ces polissoirs, beaucoup ne présentent  qu’une ou deux cuvettes, parfois une ou deux rainures. En revanche quatre d’entre eux sortent de l’ordinaire. Le premier se trouve dans le Bois de Châtillon, à Villemanoche, il présente 4 rainures et une cuvette. Le second, dans le  haut du bois de Galla, toujours à Villemanoche et près de la limite de Pont sur Yonne, présente 7 rainures. Le troisième également dans les bois de Galla, mais plus au nord,  présente 27 empreintes dont 15 rainures, 11 cuvettes et une plage polie. Le quatrième, enfin, le plus extraordinaire peut-être, est dans les bois de la Grosse Roche à Champigny: il présente 11 rainures. Remarquons bien que ces diverses roches étaient recouvertes d’une épaisse couche de terre végétale qui dissimulait les traces de polissage que Marc Degaine a dû retirer. Cette couche de terreau se reconstitue d’année en année, cachant à nouveau l’empreinte des polisseurs du Néolithique.

    La bibliographie de Pierre Glaizal


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